Précédentes expositions issues de nos travaux de recherche

Exposition Mur’mures
Du 2 juin au mois d’octobre 2023, vous avez pu parcourir les cubes chamarrés de l’exposition Mur’mures, place du Dr Humbert.
Au fil des textes et des images, nous y évoquions un siècle et demi d’espoirs, de dialogues et de nouveautés au pays jacquemard. Une page d’histoire, de vies de familles, portée par les mouvements migratoires en Faucigny et les témoignages d’une société toujours en devenir.










Avant nous
L’agglomération se situe sur une route antique secondaire Genève-vallée du Giffre qui rejoignait la haute vallée de l’Arve.
La première trace trouvée d’activité humaine, concerne une hache en pierre polie conservée au Musée d’Annecy, outil admis comme appartenant au néolithique final, mais s’adressant à une population vraisemblablement non sédentaire. Une pièce de monnaie découverte au hameau des Montants et frappée au cours du règne de l’empereur Sévère (204-222) laisse présager la présence d’un habitat permanent dès cette époque, notamment à Mélan (Villa mediolanum), qui deviendra une villa princière avec dépendances et chapelle.
Durant un temps, le Faucigny fut administré depuis le château de Chatillon où grandit Béatrice de savoie. La vue plongeante sur la plaine de Mélan depuis le les murailles auront marqué cette dernière puisque le 12 avril 1285, elle décide d’y fonder une Chartreuse pour accueillir dans un premier temps la dépouille de son fils unique Jean, puis dans un second ses vieux jours. Les travaux du premier couvent de femmes du Faucigny sont achevés en 1288, 40 moniales et 7 chartreux s’installent. Béatrix pare le lieu d’une enceinte de plus de cent hectares.
Un incendie en 1528 entraînera la reconstruction du cloître en gothique flamboyant, suivi d’un agrandissement à la fin du XVIIème siècle.
L’enclos de Mélan à son apogée regroupera 3 bâtiments rustiques, une maison de maître, l’ancien logis des pères, une grande et une petite église, un couvent comprenant un cloître à 2 étages mais également une maison à 2 moulins, 1 four, 2 greniers, 1 scierie et un jardin.
Une fois le Faucigny revenu par alliance au Dauphin du Viennois, un inventaire est établi en 1339 en vue de le revendre au Roi de France. On y précise que la paroisse de Flérier, composée de 482 feux, regroupe les villages de Jutteninges-le-Petit ; Pierre ; Les Essertats ; Arsonnex , Cellières ; Lovagnier ; Cravarin ; Mortier ; Grand Marvel ; Petit Marvel ; Avignières ; Crozet ; Cuvin ; de Suets ; Marcelly ; Taninges ; Leschaux ; Les Combes ; Nant ; Fry ; Gélinges ; Avonnex ; La Pallud ; Plonnex ; Verney ; Mont ; Verdevant ; Jutteninges ; Nicodex ; Les Montées ; Plaignes.
Pour calmer son appétit d’expansion vers le pays de Gex, le Comte Vert obient grâce au traité de Paris de 1355 les 14 châtellenies de la baronnie du Faucigny. Dans le même siècle et par mandement de Châtillon, la paroisse de Flérier érige une église pour ses 2000 habitants. Le bourg de Taninges, exploitant au croisement de deux routes principales la force du Foron, développe aux berges du vieux pont de multiples savoir-faire.
Les négociants affluent en conséquence. En 1457, les franchises attestent un marché le jeudi et des foires le 30 novembre puis le 24 août. En 1598, deux nouvelles foires ont lieu le 6 janvier et le 22 juillet. On y trouve des produits agricoles, des élevages de mules, le commerce des ardoises de Morzine, la production de faux et l’artisanat du cuivre. L’accueil se développe à travers les auberges. Sainte Anne étant protectrice des tailleurs, des tisserands et des vendeurs de linge et sainte patronne des orfèvres, des ébénistes, des menuisiers et de mineurs, une chapelle est érigée à sa gloire en 1583.
Foyer économique du Faucigny, le bourg sert désormais de relais au colportage.
Le fief, érigé en comté en 1700, intègre 18 ans plus tard le Royaume de Piémont-Sardaigne.
Après avoir racheté les droits féodaux en 1762, les bourgeois de Taninges intensifient les échanges commerciaux. En 1771, la force de l’eau fait fonctionner à Taninges 14 moulins, 3 scieries, 5 battoirs, 1 foulon et 3 forges, puis en 1790, ce sont 14 ateliers horlogers qui fournissent les mouvements pour Cluses que l’on assemble à Genève.
Entre 1792 et 1815, la province est provisoirement annexée à la République puis à l’Empire napoléonien.
On fabrique des peignes en laiton en 1820. En 1825 est érigée Saint Jean-Baptiste, une nouvelle église paroissiale. On tente d’exploiter la houille. Une nouvelle route Genève-Sixt est tracée par le pont neuf en 1852 et 10 ans plus tard, la route 202 venant du Sud. On dénombre alors 2765 habitants. En 1870 est ouverte la nouvelle route des Gets et en 1892 le chemin de fer Annemasse-Samoëns. L’activité prend ses quartiers autour de la Gare, au détriment de Flérier, ramené progressivement au rang de hameau.
Evolution de la population de Taninges
1793 | 1800 | 1806 | 1822 | 1838 | 1848 | 1858 | 1861 | 1866 |
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2 254 | 2 671 | 2 684 | 3 257 | 3 020 | 3 188 | 2 736 | 2 765 | 2 640 |
1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 | 1911 |
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2 457 | 2 397 | 2 253 | 2 302 | 2 197 | 2 203 | 2 249 | 2 225 | 2 144 |
1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 |
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1 913 | 1 925 | 2 072 | 1 970 | 1 926 | 2 028 | 1 969 | 2 109 | 2 354 |
1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 | 2020 | – | – |
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2 682 | 2 791 | 3 140 | 3 394 | 3 381 | 3 406 | 3 429 | – | – |
