Précédentes expositions issues de nos travaux de recherche

Exposition Serge, Aldo, Ida, Ezio et les autres
Cet été 2025, A.R.C.A.D.E. vous propose dès le 12 juillet de vous abriter place du Dr Humbert sous l’ombre majestueuse de la famille Fiorio.
Des personnalités hautes en couleur, ouvrières, sportives et artistes, qui s’exprimaient à chaque aspect du mot culture. Des motifs de leur arrivée à la poursuite de leur destin, une fresque sous forme d’un portrait chinois, véritable anthologie de leur passage à Taninges. Et vous, si vous étiez un arbre, lequel seriez-vous ?











Avant nous
L’agglomération se situe sur une ancienne route secondaire reliant Genève à la vallée du Giffre, qui menait également vers la haute vallée de l’Arve. La première trace d’activité humaine identifiée est une hache en pierre polie, conservée au Musée d’Annecy. Cet outil, daté du néolithique final, suggère la présence d’une population probablement nomade. Une pièce de monnaie découverte au hameau des Montants, frappée durant le règne de l’empereur Sévère (204-222), indique qu’un habitat permanent existait à cette époque, notamment à Mélan (Villa Mediolanum), qui deviendra par la suite une villa princière avec dépendances et chapelle.
Pendant un certain temps, le Faucigny était administré depuis le château de Châtillon, où grandit Béatrice de Savoie. La vue plongeante sur la plaine de Mélan depuis les murailles a marqué son esprit, car, le 12 avril 1285, elle prit la décision de fonder une Chartreuse pour accueillir, dans un premier temps, la dépouille de son fils unique Jean, et, dans un second temps, pour y passer ses vieux jours. Les travaux du premier couvent de femmes du Faucigny furent achevés en 1288, accueillant 40 moniales et 7 chartreux. Béatrice afferma le lieu d’une enceinte de plus de cent hectares.
Un incendie survenu en 1528 entraîna la reconstruction du cloître dans le style gothique flamboyant, suivi d’un agrandissement à la fin du XVIIe siècle. À son apogée, l’enclos de Mélan comprenait trois bâtiments rustiques, une maison de maître, l’ancien logis des pères, une grande et une petite église, ainsi qu’un couvent avec un cloître à deux étages, une maison avec deux moulins, un four, deux greniers, une scierie et un jardin.
Une fois le Faucigny revenu par alliance au Dauphin du Viennois, un inventaire fut établi en 1339 en vue de sa vente au Roi de France. Celui-ci précisait que la paroisse de Flérier, comptant 482 feux, regroupait les villages de Jutteninges-le-Petit, Pierre, Les Essertats, Arsonnex, Cellières, Lovagnier, Cravarin, Mortier, Grand Marvel, Petit Marvel, Avignières, Crozet, Cuvin, de Suets, Marcelly, Taninges, Leschaux, Les Combes, Nant, Fry, Gélinges, Avonnex, La Pallud, Plonnex, Verney, Mont, Verdevant, Jutteninges, Nicodex, Les Montées, et Plaignes.
Pour apaiser ses ambitions expansionnistes vers le pays de Gex, le Comte Vert obtint, grâce au traité de Paris de 1355, les 14 châtellenies de la baronnie du Faucigny. Au même siècle, par mandement de Châtillon, la paroisse de Flérier édifia une église pour ses 2000 habitants. Le bourg de Taninges, situé à la croisée de deux routes principales et exploitant la force du Foron, développa le long des berges du vieux pont de nombreux savoir-faire. Les négociants affluèrent, entraînant la création de marchés. En 1457, des franchises établirent un marché le jeudi et des foires les 30 novembre et 24 août. En 1598, deux foires supplémentaires furent ajoutées, l’une le 6 janvier (Épiphanie) et l’autre le 22 juillet. On y trouvait des produits agricoles, des élevages de mules, le commerce des ardoises de Morzine, la production de faux et l’artisanat du cuivre. L’accueil commercial se développa à travers les auberges. Sainte Anne, protectrice des tailleurs, tisserands, vendeurs de linge, orfèvres, ébénistes, menuisiers et mineurs, vit une chapelle érigée en son honneur en 1583. Le bourg devint alors le foyer économique du Faucigny et un relais pour le colportage.
Érigé en comté en 1700, le fief intégra le Royaume de Piémont-Sardaigne 18 ans plus tard. Après avoir racheté les droits féodaux en 1762, les bourgeois de Taninges intensifièrent les échanges commerciaux. En 1771, la force de l’eau faisait fonctionner à Taninges 14 moulins, 3 scieries, 5 battoirs, 1 foulon et 3 forges. En 1790, 14 ateliers horlogers fournissaient à Cluses les mouvements assemblés à Genève. Entre 1792 et 1815, la province fut temporairement annexée à la République, puis à l’Empire napoléonien. En 1820, on commença à fabriquer des peignes en laiton. En 1825, la nouvelle église paroissiale Saint Jean-Baptiste fut érigée, tandis que l’exploitation de la houille fut envisagée. Une nouvelle route reliant Genève à Sixt fut tracée.
Evolution de la population de Taninges
1793 | 1800 | 1806 | 1822 | 1838 | 1848 | 1858 | 1861 | 1866 |
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2 254 | 2 671 | 2 684 | 3 257 | 3 020 | 3 188 | 2 736 | 2 765 | 2 640 |
1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 | 1911 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 457 | 2 397 | 2 253 | 2 302 | 2 197 | 2 203 | 2 249 | 2 225 | 2 144 |
1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 |
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1 913 | 1 925 | 2 072 | 1 970 | 1 926 | 2 028 | 1 969 | 2 109 | 2 354 |
1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 | 2020 | – | – |
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2 682 | 2 791 | 3 140 | 3 394 | 3 381 | 3 406 | 3 429 | – | – |
